Qui était Alvin Ailey ?
Tout au long de l'année, nous vous ferons découvrir, ou seulement connaître davantage, des femmes, des hommes, qui ont compté dans l'Histoire de la musique.
12 Avr
Troisième épisode : Alvin Ailey (1931 – 1989)
Situé dans le bâtiment B au 1er étage, le studio Ailey (salle B1-05) est dévolu au département danse de l’ENM. Danse contemporaine, danse afro-contemporaine, hip-hop, danse orientale, éveil chant et danse… Cette salle voit passer de nombreux élèves tout au long de l’année. Mais savez-vous qui se cache derrière son nom ?
Alvin Ailey est un chorégraphe américain né le 5 janvier 1931 au Texas dans une famille afro-américaine. Séduit par la danse au début de son adolescence, il suit une formation hétéroclite à de nombreuses techniques de danse : classique, jazz, moderne, contemporaine. Il fait la connaissance de Katherine Dunham, une ethnologue intéressée par les interférences entre la danse africaine et les différents pays du Nouveau Monde. Alvin Ailey travaille à partir des musiques, des gestes et des rythmes noirs. Marqué par ce qu’il a pu observer dans son enfance, il tient à affirmer l’originalité de la culture noire.
Alvin Ailey a dansé avec la compagnie de Lester Horton à Los Angeles de 1950 à 1953. En 1958, il a formé sa propre compagnie, l’Alvin Ailey American Dance Theater. La compagnie a longtemps regroupé des danseurs aux origines ethniques et culturelles extrêmement variées.
Cette compagnie bouleverse alors l’univers de la danse contemporaine et jazz. Alvin Ailey veut promouvoir et populariser la culture afro-américaine, ses origines, ses croyances.
Le cultissime ballet Revelations (1960), avec ses mouvements modernes « traditionnels » sur des negro-spirituals, en est un puissant condensé et entrera dans l’Histoire de la danse. En 1962, la compagnie d’Ailey est devenue la première troupe de danse dirigée par des Afro-américains à obtenir une subvention du gouvernement fédéral des États-Unis pour tourner sur la scène internationale. En 1971, il compose Cry, un émouvant solo dédié « A toutes les femmes noires du monde – en particulier à nos mères ». La pièce joue de la grande fluidité de la gestuelle d’Alvin Ailey et de la simplicité de l’évocation. Le public découvre alors une longue danseuse noire de vingt-sept ans, Judith Jamison, qui prendra la tête de l’AAADT à la mort d’Alvin Ailey en 1989.
La danse d’Alvin Ailey est une sorte de génial syncrétisme de danse afro-américaine et contemporaine « académique ».
En 2014, le président des Etats-Unis, Barack Obama, sélectionna Alvin Ailey pour recevoir, à titre posthume, la Médaille Présidentielle de la Liberté.
Aujourd’hui encore, sa compagnie, régulièrement de passage à Paris, tourne dans le monde entier. Des extraits de Revelations demeurent au programme. L’œuvre d’Ailey figure toujours au répertoire de plusieurs compagnies de danse moderne et de ballet européennes et nord-américaines.
Sources :
http://temps-danse-asnieres.com/alvin-ailey/
sos-racisme.org
Pour en savoir plus :
Alvin Ailey American Dance Theater (anglais seulement)
Seguin, Éliane, Histoire de la danse jazz, St-Quentin-Yvelines (France), Chiron, 2003.
Ailey, Alvin et A. Peter Bailey, Revelations: The Autobiography of Alvin Ailey, Secaucus (NJ), Carol Publishing Group, 1995.
Alvin Ailey American Dance Theater, Ailey Spirit: The Journey of an American Dance Company, New York, Harry N. Abrams, 2004.